Aux origines
Te retrouver ainsi, sentir
en moi que tu es pareille
au vent et aux anémones.
Aux origines. Te retrouver
après le temps de l’abandon
après les outrages et la haine
sans repentir, sans pardon.
Comme un homme qui veut être seul
je me suis tenu loin de toi
pendant des années, plus seul
qu’un mur effondré
plus atone qu’une pierre
que la mer n’asperge pas.
Puis vint le temps du voyage.
Où nous sommes-nous rencontrés,
Âme ? Sur quelle place
de nos villes, en quelle prairie,
au bord de quel torrent ?
Maintenant tu es là, depuis toujours
semblable au vent, aux fleurs, aux volcans.
Aux origines.
Guiseppe Conte, Dialogue du poète et du messager, dans Villa Hanbury et autres poèmes, traduit de l’italien par Jean-Baptiste Para. Editions L’Escampette, 2002.