On choisit
Décimée, desséchée,
coupée en plusieurs parties
comme les rêves,
je veux cependant
celle-ci, et non une autre façon
d'être vivante ;
celle-ci, et non une autre façon de mourir ;
ce soubresaut,
et non plus l'habituel demi-sommeil.
Comme une ombre de soi-même
ou comme la flamme violente d'une allumette.
Il n'y a pas d'autre alternative
ni nouveau signe identifiant.
Pas d'autre mort.
Pas de plus grande vie.
Ida Vitale. Oidor Andante (Auditeur errant) traduit de l'espagnol (Uruguay) par Sylvie Baron Supervielle. Montevideo, Ediciones Arca, 1972. Éditions du Seuil mai 2016.