Spectacle/Spettacolo

Publié le par Fred Pougeard

Toi tu ne quittes pas déçu le spectacle
où les amours t'enchantent, les aventures,
et tu sens dans le fard des figures
s'irriter tous tes jeunes rêves.
 
Quand j'étais comme toi, j'en ai versé d'autres,
de douces larmes usurpées.
 
Maintenant il est tard. les choses se dénudent,
on en touche le squelette. Un habit
plaît encore, s'il est beau. Plus souvent
c'est le vain mensonge qui lasse.
 
*
 
Tu non lasci deluso lo spettacolo
dove amori t'incantano e venture
e senti in quelle truccate figure
tutti i tuoi giovani sogni  irritarsi.
 
Altre, quand'ero come te, ho versate
dolci usurpate lacrime.
 
Ora è tardi. Si spogliano le cose,
se ne tocca lo scheletro. Una veste
ancora piace, se bella. Più spesso
è la menzogna inutile, che annoia.
 
Umberto Saba, Du Canzoniere, dans Ultime Cose, Choses dernières (1935-1943) traduit de l'italien par Philippe Renard et Bernard Simeone, Edition Orphée/La différence 1992
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :