Monologue/Magánbeszéd

Publié le par Fred Pougeard

J’ai aimé la vie. Celle qui palpite,

celle qui court, qui vole au rythme du sang.

Et j’ai fait collecte de coeurs, de chères

têtes languissantes, de mains bénies

aux veines bleues de bons vieillards, d’yeux d’enfant

enchanteurs aux cils drus.

Maintenant, naturellement, je vocifère

en battant furieusement de mes mains vides.

Qu’ai-je fait, collectionneur dément,

homme d’affaires malencontreux, raté,

butor ambitieux, qu’ai-je fait ?

Que n’ai-je fait collecte de pierres

sans coeur et rudes, entassé des minerais

de fer grossier : tous maintenant resteraient là

à veiller ma vie diminuante d’une grimace froide

comme son or épie un avare.

Mais j’ai perdu la raison pour ce qui se perd,

Mais j’ai adoré tout ce qui tombe en morceaux,

qui se gâte plus vite que les framboises ou les poissons.

 

 

*

 

Az életet szerettem. Azt, ami lüktet,

azt, ami vágtat a vér rohamán.

És sziveket gyüjtöttem. Elhanyatló,

kedves főket, jó aggok kékerű,

áldott kezét, kisgyermekek csodás,

seprős-pillájú, büvös szemeit.

Mostan természetesen kiabálok,

izgága dühvel csapkodom üres

kezem. Jaj, jaj én eszelős

gyüjtő, felsült, rossz üzletember,

nagyralátó fajankó, mit miveltem?

Gyüjtöttem volna inkább szivtelen,

durva követ, goromba vasércet

halomra rakva, mind-mind itt maradna

vigyázva elfogyó életem hideg

vigyorral, mint zsugorit az arany.

De megvesztem azért, ami elveszendő,

imádtam én a legtöbbet, ami széthull

s romlandóbb, mint a málna, vagy a hal.

 

Dezső Kosztolányi, dans Anthologie de la poésie hongroise, traductions de Jean Hankiss, Leoplod Molnos-Müller, Edith Kubek, Eugène Bencze, François Gachot, Alesandre Terey. Editions Sagittaire 1936.

 

Merci à l'auteur de ce fabuleux blog, Beauty will save the world, https://schabrieres.wordpress.com/, pour cette rareté et magnifique découverte.
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