Tant que les arbres s'enracineront dans la terre
terrassé par l'amoncellement des saisons blanches
je succomberai un jour
je le sais
mais il y aura quelque part un arbre
le même qui remue ses branches dans mes poèmes
un rônier aux feuilles roussies
dont la sève coulera à flots
je dormirai près de mes songes
l'enfance se dissoudra dans le brouillard matinal
l'âme suivra le piétinement d'un troupeau
une hirondelle s'envolera
rasant de près la concession familiale
la silhouette de ma mère surgira enfin des ténèbres
Alain Mabanckou, Tant que les arbres s'enracineront dans la terre, précédé de Lettre ouverte à ceux qui tuent la poésie Mémoire d'encrier 2007 (?)