Constatations sur le chemin
Ce qui est élégiaque, inévitable, qui domine comme l'azur dans les vitraux gothiques, non seulement par le fait d'être ici, mais encore par le lecteur qui n'est-pas-pour-rien-lecteur-de-poésie. Elementary mon cher Watson.
Derrière toute tristesse et toute nostalgie, je voudrais que ce même lecteur éprouve l'éclatement de la vie et la gratitude de quelqu'un qui l'a tellement aimée, comme ce que chantait Satchmo remplissant une mélodie banale de quelque chose que je peux simplement appeler communion :
I'm thankful
fo happy hours,
I'm thankful
for all the flowers —
Sentiment de participation sans lequel je n'aurais jamais rien écrit (il y a ceux qui n'écrivent que pour se séparer), participation qui participe à son tour à la bêtise et à la naïveté avec une fréquence très élevée, louées soient toutes les trois. Et ce dévouement franciscain à la découverte de la même chose et par conséquent toujours nouvelle, et cet enthousiasme que seul Onitsura fut capable de résumer dans un haïku qui paraîtra stupide aux stupides :
Fleurs de cerisier, plus
et plus aujourd'hui ! Les oiseaux ont deux pattes !
Ô et les chevaux quatre !
Onitsura, 1660-1738
Je traduis de la version anglaise
de Harold G.Henderson
Julio Cortázar, Salvo el crepúsculo (1984) Crépuscule d'Automne. Traduit de l'espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle, Editions José Corti, collection ibérique 2010