Mozart

Publié le par Fred Pougeard

Mozart murmure dans les rameaux de la vigne vierge.
La musique épouse l'ombre et la partition bleue de l'air,
Le vide, les plénitudes, l'aspérité du doux royaume
Où affluent nos désirs.
 
Elle énonce un secret, toutes paupières closes,
La lumière surgit, nous sommes saufs dans la chambre joyeuse,
Le temps s'estompe, la mélodie s'enchante, joies exquises,
Nous croyons bien ce qu'elle dit, la musique.
Nous croyons bien qu'elle dit : vérité.
 
Alors comme s'emplit de vin la coupe, nous cédons
Au vertige céleste. Le ciel d'en bas s'unit au ciel d'en haut,
Le chant frémit sur le tranchant des chanterelles, gagne les bois
Le cuivre du crépuscule, la nuit ralentit sa monture,
Nous sommes du pays des intangibles joies,
Nous chevauchons les territoires de la vigueur, la musique
Nous engendre à la nuit qui nous berce, et nous savons
peut-être concevoir ce qu'il nous a promis.
 
Philippe Delaveau, Eucharis Editions Gallimard 1989
 
Image : Partition autographe du Quintette pour piano, hautbois, clarinette, cor et basson KV 452 en mi bémol majeur (1784). Collection Charles Malherbe. BNF
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