Mozart
A Toi quand j'écoutais ton arc-en-ciel d'été :
Le bonheur y commence à mi-hauteur des airs
Les glaives du chagrin
Sont recouverts par mille effusions de nuages et d'oiseaux,
Une ancolie dans la prairie pour plaire au jour
A été oubliée par la faux,
Nostalgie délivrée tendresse si amère
Connaissez-vous Salzburg à six heures l'été
Frissonnement plaisir le soleil est couché est bu par un nuage.
Frissonnement —à Salzburg en été
O divine gaîté tu vas mourir captive ô jeunesse inventée
Mais un seul jour encore entoure ces vraies collines,
Il a plu, fin d'orage. O divine gaîté
Apaise des gens aux yeux fermés dans toutes les salles de concert du monde.
Pierre Jean Jouve, Les Noces (1925-1931), Mercure de France 1964
Image : Pierre Jean Jouve en 1909 par Henri Le Fauconnier.
Merci au poète Lionel-Edouard Martin qui m'a fait découvrir ce "Mozart".