Tourbillon de mouches
Un cavalier va dans la plaine
La jeune fille pense à lui
Et cette flotte à Mitylène
Le fil de fer est là qui luit
Comme ils cueillaient la rose ardente
Leurs yeux tout à coup ont fleuri
Mais quel soleil la bouche errante
À qui la bouche avait souri
L'ADIEU DU CAVALIER
Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs
Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant
Guillaume Apollinaire, Caligrammes, Mercure de France 1918