Maintenant je veux blanches à nouveau
Maintenant je veux blanches à nouveau toutes mes lettres
inouï mon nom, ma grâce reployée :
que je m'étende sur le cadran des jours,
reconduise la vie à minuit.
Et ma vallée rose d'oliviers,
et la ville enchevêtrée de mes amours,
qu'elles soient déployées comme une frêle paume,
ma paume où sont marquées toutes mes morts.
Ô Moyen-Orient marqué par sa voix,
je veux m'éveiller sur le chemin de Damas—
et n'avoir jamais levé les yeux vers un ciel
autre que le sien, que tant de joie en croix.
*
Ora rivoglio bianche tutte le mie lettere,
inaudito il mio nome, la mia grazia richiusa ;
ch'io mi distenda sul quadrante dei giorni,
riconduca la vita a mezzanotte.
E la mia valle rosata dagli uliveti
e la città intricata dei miei amori
siano richiuse come breve palmo,
il mio palmo segnato da tutte le mie morti
O Medio Oriente disteso della sua voce,
voglio destarmi sulla via di Damasco—
né mai lo sguardo aver levato a un cielo
altro dal suo, da tanta gioia in croce.
Cristina Campo, Pas d'adieu dans Le Tigre absence, poèmes traduits et présentés par Monique Baccelli, Arfuyen 1996