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Then hate me when thou wilt ; if ever, now ;
Now, while the world is bent my deeds to cross,
Join with the spite of fortune, make me bow,
And do not drop in for an after-loss.
Ah, do not, when my heart hath'scaped this sorrow,
Come in the rearward of a conquer'd woe ;
Give not a windy night a rainy morrow,
To linger out a purpose overthrow.
If thou wilt leave me, do not leave me last,
When other petty griefs have done their spite,
But in the onset come : so shall I taste
At first the very worst of fortune's might ;
And other strains of woe, which now seem woe,
Compar'd with loss of thee will not seem so.
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Hais-moi donc. S'il le faut, hais-moi dès à présent,
A présent que le monde entier me fait la guerre ;
Joins-toi, pour m'accabler, à mon destin méchant,
Ne sois pas le héraut d'une ultime misère.
Ne viens pas dans mon cœur, vainqueur de son chagrin,
Comme une arrière-garde à ce mal qui s'efface ;
ne donne à nuit venteuse un pluvieux matin
En venant m'achever d'un sournois coup de grâce.
Si tu veux me quitter, que ce ne soit pas trop tard,
Quand de petits chagrins m'auront fait leur injure.
Monte au premier assaut, pour que dès le départ,
Fortune m'ait touché de sa pire blessure ;
Et maint autre malheur ou malheur prétendu
Ne me sera plus rien, quand je t'aurai perdu.
William Shakespeare, Sonnets, traduits par Jean Malaplate. Editions L'âge d'homme 1992