Cigales
par milliers
dans l'herbe sèche et le thym
avant midi à la fin août.
L'air vibre de leur chant
les nuages roulent leurs ombres
sur la crête de la montagne
alors qu'en bas les faucheurs
serrent leurs faux
et n'ont pas le courage de faire un pas
pour ne pas trancher
la gorge de leur chanson
s'il se met à pleuvoir dans la vallée
sur les toits en tuile
se déversera leur chanson verte.
Aksinin Mihaylova, Le jardin des hommes, dans Ciel à perdre suivi de Le jardin des hommes, traduit du bulgare par l'auteur et par Dostena Lavergne, Editions Gallimard 2021