Top articles
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A John Webb, fin janvier 1961
(...) Dans un poème, c'est quand tu commences à te mentir à toi-même dans la seule idée de faire un poème que tu échoues. C'est pourquoi je retravaille pas mes poèmes et les laisse à l'état de premier jet, parce que si j'ai menti au départ je retomberai...
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Les chardons aussi fleurissent
Prologue Elle est cris, plaintes, pleurs. Elle rampe, brûlante, entre les chairs, et quand elle s’enrage, elle mord, elle griffe ; elle broie, elle poignarde, laissant pour seule œuvre des corps qui se tordent. Sournoise, acharnée, hideuse avec sa tête...
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Lettre à Marie
Vous m'écrivez qu'on vient de supprimer le petit train d'intérêt local qui, les jours de marché, passait couvert de poudre et les roues fleuries de luzerne. Devant le portail des casernes et des couvents. Nous n'avions jamais vu la mer. Mais de simples...
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Levensloop / Cours d'une vie
Presque tout m'a fait honte. Ma nuque, mes cheveux, mon écriture, mon nom, le cartable que ma mère m'a donné, mon père enfilant son blazer, la maison dont j'ai refusé l'amitié. Mais voici mon père suspendu à cinq tubes, sa voix de plus en plus rauque...
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Mort à mes cendres, mort au marbre
Mort à mes cendres, mort au marbre ! ce que je veux c'est le désir, la noire volupté du sable, l'éclat gluant du sexe sous la main ! Ce que je veux c'est le chemin de la mer au soleil, le pain de la bouche à la plaie, le sein où pouvoir reposer un peu...
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Et puis, la vie, la vie et la vie.
(...) Et puis, la vie, la vie et la vie. Pas malheureux, pas heureux, la vie. Des fois il se disait... mais tout de suite, au même temps, il voyait, et le ciel couché sur tout et loin, là-bas loin à travers les arbres, la respiration bleue des vallées...
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Le retour au Ruisseau
l'heure s'arrime à mon dos -patiente petite dame aux doigts blancs je dois nous faire voguer c'est vrai mais à l'aube seulement seulement quand au brou de la nuit j'aurais taillé ma barque dénervé les regrets rabioté tout ego je promets petite aux doigts...
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En nous longuement...
En nous longuement résonnent les mots, légers, parce que des pans filés d'amours moribondes, aux yeux détournés, dévoilent d'intenses souvenirs en partage et cela semble assez pour se convaincre que nous ne sommes pas devenus seuls désormais Mais c'est...
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Palm/Paume
Je vois que tu mèneras une vie ordinaire, peut-être auras-tu des enfants, peut-être épouseras-tu un homme gentil mais in- signifiant. Un modeste voyage t'attend (Chutes du Niagara ? Parc de Yellowstone ?) Entreprends- le. Prends les décisions que tu dois...
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Autre poème des dons
Je veux rendre grâce au divin Labyrinthe des effets et des causes Pour la diversité des créatures Qui composent ce singulier univers, Pour la raison, qui ne cessera jamais de rêver Au plan du labyrinthe. Pour le visage d'Hélène et pour la persévérance...
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Un poème
Est-ce que j'essayais d'entourer ton poignet avec mes doigts ? Aujourd'hui la pluie strie l'asphalte Je n'ai pas d'autres paysages dans ma tête Je ne peux pas penser aux tiens, à ceux que tu as traversés dans le noir et dans la nuit Ni à la petite automobile...
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Merde pour ce mot
Journal, 2 mars 2018 L’Humanité est mon journal, j’ai dit ailleurs pourquoi. Cet amour, parfois, est déçu. Hier : pages « poésie » (le Printemps s’amène, des becs gorgés de vers vont cuicuiter dans les librairies, centres d’art, théâtres, maisons de poésies…)....
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L'oubli
L'oubli prête surface Aux rêves inaccomplis À nos futurs provisoires À nos veillées sans haine Aux chemins éclaircis Sur l'ardoise de nos vies La vengeance se fanera Le talion s'abolit * Rappelle-moi Rappelle-moi Ces temps sonores Où les murs s'effondraient...
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Nous n'atteindrons pas notre fin....
Nous n'atteindrons pas notre fin par les livres ou le confort par les aqueducs tranquilles par le tonnerre par les croisades par les statuts du parti par la rouille des arquebuses par la bataille d'idées par le grincement des tables de la loi, nous ne...
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Alors...
Alors viendra pour moi la morte qui m'enfanta, me berça en chantant. Et l'amour dans mon cœur cessera. La loyauté aussi s'en ira. Les chants retourneront au silence, l'esprit s'étendra comme l'univers. Mon âme s'échappera hors de moi, enveloppe vide,...
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Porpoise/Marsouin
Chaque année, alors que nous pêchons le tarpon à la mouche au large de Key West, Guy répète avec insistance que les marsouins portent bonheur. Pas dans le sens aussi banal d'attraper plus de poissons ou d'avoir un mannequin de mode qui vous tombe du ciel...
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La cité souterraine
Les mains en avant à travers la nuit Nous sommes tous descendus dans une cité souterraine qui n'en finit pas de s'étendre et nous nous cherchons les uns les autres à tâtons sans jamais nous retrouver. Parfois à la lueur faible qui tombe d'en haut par...
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La soif
la soif et l'herbe les fleurs fanées les arbres morts les visages flétris les regards pierreux et sous un soleil en furie nul chemin nul repère tu vas quêtant la jaillissante fraîcheur de l'origine Charles Juliet, L’Œil se scrute Fata Morgana 1976 repris...
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Sur la pierre nue de ton nom
11 mars 81 Sur la pierre nue de ton nom Notre amour retient Un rayon de soleil Dans le jardin d'un cimetière Le rosier défend la vie Dans ces mots écarlates Notre rêve bat la mesure Du temps. 13 mars 81 Je cherche le vitrail qui te dira toute entière...
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Qu'il repose en révolte
Dans le noir, dans le soir sera sa mémoire dans ce qui souffre, dans ce qui suinte dans ce qui cherche et ne trouve pas dans le chaland de débarquement qui crève sur la grève dans le départ sifflant de la balle traceuse dans l'île de soufre sera sa mémoire....
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Dialogues
Comme la tombe sur les morts mon cœur est lourd, La tombe sur les morts close avec de la pierre. Mes yeux veulent toujours regarder en arrière. Qu'ai-je donc égaré le long du temps qui court ? — Va prier le soleil pour que mon champ prospère, C'est ta...
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Moi aussi
Moi aussi suis née en Arcadie au lever du soleil paisible dans le placenta l'air un défi pour le souffle Pour moi aussi sont éclos les doux mots maternels Moi aussi j'ai grandi parmi les légendes fantastiques L'épouvante je l'ai éprouvée moi aussi quand...
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Ces images du premier matin...
Le voyage avait duré trois jours et avait été horrible. Les routes, les fameuses routes siciliennes à cause desquelles le prince de Satriano avait perdu la Lieutenance, n'étaient que de vagues traces toutes trouées et pleines de poussière. La première...
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Volksgenossen, le gouvernement est renversé !
Donc ce soir-là j'allais au café Lindhammer (...) Je m'installai donc au café (...) Il y avait des semaines que je ne lisais plus un seul journal. Les propos de mes amis qui eux se repaissaient de la lecture des gazettes, qui semblaient ne se maintenir...
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Jours pétrifiés
Les yeux bandés les mains tremblantes trompé par le bruit de mes pas qui porte partout mon silence perdant la trace de mes jours si je m'attends ou me dépasse toujours je me retrouve là comme la pierre sous le ciel. Par la nuit et par le soleil condamné...