Le dernier voyage
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bien qu'il n'y ait aucun nom
de destination—
mais dans l'ombre du langage, il existe
un lieu perméable
où mon père
passe
et il est toujours avec nous.
Quel que soit le pays,
je le rencontre
comme ce qui est écrit entre les lignes
je le rencontre
également calme, également présent.
Il sait
où je me trouve,
se montre
avec la dignité d'un chef.
Ma mère jette toujours ses filets
avec ses mots, elle dit "nous"
et "notre" maison,
alors qu'il est mort depuis longtemps.
Sans doute est-on
né
pour faire partie de l'infini.
Pia Tafdrup, La Boussole des oiseaux migrateurs, traduit du danois par Janine Poulsen. Préface de Bernard Chambaz. Editions Unes 2024
Photo : Finn Frandsen