Arts invisibles
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Toi qui chantes ce que tu ne livres pas
au sommeil du temps
décris-moi la maison vide,
parle-moi de ces morts habillés de cercueil
qui habitent mon innocence.
Avec toutes mes morts
je me remets à ma mort,
avec des poignées d'enfance,
avec des désirs ivres
qui n'ont pas marché sous le soleil,
et il n'y a pas une parole matinale
qui donne raison à la mort,
et pas un dieu où mourir sans grimaces
Alejandra Pizarnik, Les Aventures perdues, dans Œuvre poétique, traduit de l'espagnol (Argentine) par Silvia Baron Supervielle et Claude Couffon