Si l'on pouvait goûter seulement son néant...
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Il est si dur de ne plus exister, de ne plus être dans quelque chose. La vraie douleur est de sentir en soi se déplacer sa pensée. Mais la pensée comme un point n'est certainement pas une souffrance.
J'en suis au point où je ne touche plus à la vie, mais avec en moi tous les appétits et la titillation insistante de l'être. Je n'ai plus qu'une occupation, me refaire.
Antonin Artaud, Le Pèse-nerf (1925), dans L'Ombilic des Limbes suivi de Le Pèse-nerfs et autres textes, collection Poésie Gallimard.