Ils ont tailladé la fièvre ancienne

Publié le par Fred Pougeard

Lire l'espace du dehors—
Capitale grise qu'essuie le souvenir froid de la pluie.
Et la trace d'une main glacée prise dans la joie de novembre,
à deux pas d'autres amours
enfouies dans la glaise d'un vieux siècle.
 
     Auguste et Camille. Les bronzes reluisent de leurs eaux automnales. Un jardin sous le dôme, or et gris roulant dans l'air, de vieux bancs mouillés qui acculent à la marche, et toi, qui fauches du pied gaiement le désordre des feuilles —shooter, riante, un pan de vie dans les parterres à quatre épingles.
 
     Dans l'asile aux grands murs blancs, l'immuable minéral où mille gestes s'emprisonnent —brio échoué vif dans la pierre, la terre cuite et le marbre — tu dis : sans merci, ils ont tailladé la fièvre ancienne.
 
Valérie Brantôme, On dit le temps. Editions Le Réalgar, collection l'Orpiment 2024. Couverture : Gabriella d'Aiuto, gravure sur argent (Coll.part)
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