Poème-lettre

Publié le par Fred Pougeard

on est allés jusqu'à ne plus savoir
comment
plus loin
 
un mur
indéfiniment
 
un jour
on ira
plus loin
 
d'ici là
le temps
comme pauvre
et la force prise dans l'attente
tendue 
sans bouger
 
on reste 
en face
 
à la longue
ça devrait
déplacer
le pays
 
ou bien
jusqu'à ne plus tenir
n'être plus tenu
 
un matin
il y aura
une mémoire d'eau
une vaste pluie devant
rien d'autre
 
on viendra au jour
avec seulement
dedans
le temps ou l'air
 
on sera devenu
assez léger
pour passer
 
Antoine Emaz, Poème-lettre, Première publication, coédition Jacques Brémond-Atelier des drames, mise en page Anik Vinay, coll."Lettre suit", 4 mars 1995. Dans Caisse claire, poème 1990-1997, éditions Point 2007
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