Stances urbaines / Städtische Stanze

Publié le par Fred Pougeard

Le soleil est à nu, le goudron des rues fond,
Un épervier, cri creux, laisse échapper ses peines.
Dans l’été pâle et chaud, les hachements de sons
D’un marteau-burineur, tambourant ses rengaines.
Comme un affolement sur moi tout à coup fond —
L’épervier fait gonfler, les agitant, ses pennes
Et prend, silencieux, son essor, éperdu,
Comme s’il recelait ce qu’ici j’ai perdu.
 
*
Versengt der Straße Teer, die Sonne nackt,
Ein Sperber schreiet hohl sein Sehnen nieder,
Und in der sommerbleichen Hitze hackt
Ein Preßlufthammer trommelnd seine Lieder.
Wie mich mit einem Mal das Grauen packt —
Der Sperber spreizt und schüttelt sein Gefieder
Und hebet sich in stummem Gram empor,
Als bärge er, was ich gerad’ verlor.

 

Alexandra Bernhardt, Et in Arcadia Ego Klagenfurt am Wörthersee: Sisyphus, 2017. Traduction Lionel Edouard Martin 

 
D'autres poèmes inédits en France, traduits par Lionel-Edouard Martin :
https://lionel-edouard-martin.net/2020/05/25/alexandra-bernhardt-nee-en-1974-merle-amsel/
https://lionel-edouard-martin.net/2020/05/31/alexandra-bernhardt-nee-en-1974-confinement-un-modele-isolationsmodell/

 

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