Le poème dessous
Voici qu'éclate un orage violent
Avec de merveilleux éclairs
Qui passent l'épouvante.
Et aussitôt, entre les dents serrées
Des gueules rugissantes de la nue,
Glissent la confidence et la douceur
Des eaux. Ruisselante passion.
Toi, la douleur, le chagrin et la peur
Tu dois les connaître et les vaincre ;
Ou les crever, ce sont des masques.
COMPLETUDE
Ecoute avec tes yeux
Les arpèges des hirondelles.
Comprends l'épure énigmatique.
Entends ce dessein de l'envol
Qui met plus de distance à la distance,
de silence au silence et plus de ciel
Dans ce qu'on voit du ciel.
Surprends aux pointes mélodiques
Les parfums de l'été. Maintenant.
A jamais. Ils sont à toi.
LA PEINE DE VIVRE
Ne reste pas impie
Devant ce qu'on t'avait donné,
Ce bref instant de vie
Mis entre deux étoiles
Et cette immensité.
Des étoiles, d'ici,
Qu'ont veut fixes et froides,
Mais qui sont dans la vérité
Les torches d'incendie
Des millénaires consumés.
Armel Guerne, Le Jardin colérique. Phébus 1977